Cecilturtle - lectures de 2010

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Cecilturtle - lectures de 2010

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1Cecilturtle
Edited: Mar 27, 2010, 4:34 pm


2Cecilturtle
Edited: May 15, 2010, 5:40 pm



3Cecilturtle
Edited: May 15, 2010, 7:05 pm

J'ai bien aimé le défi 999 proposé par Cathcartes l'année dernière, donc je me lance dans le défi 1010 (!) - mais avec des catégories plus vastes.
1. les 1001 livres d'Arukiyomi, la fameuse liste qui recense les soi-disant incontournables.
2. les livres en français, car je trouve que je ne lis pas assez en français.
3. les Prix Nobel - une critique que j'ai lue récemment m'a donné le goût d'en découvrir plus, surtout les plus récents.
4. Entre les lignes est un magazine littéraire québécois auquel je me suis abonnée et j'ai hâte de lire quelques-unes de ses recommandations.
5. À la bibliothèque - j'adore parcourir les rayons et sortir des titres qui me tentent sur le coup.
6. On me recommande beaucoup de livres - ça guide en grande partie mes lectures!
7. J'appartiens à trois clubs - un "réel" et deux virtuels.
8. Qui peut résister aux policiers, mystères et romans d'espionnages? Pas moi!
9. J'adore lire sur le livre et la langue - de la métalecture, quoi!
10. J'ai toujours un faible pour les auteurs de mon pays qu'ils soient francophones ou anglophones.

4Cecilturtle
Edited: Jan 10, 2010, 2:39 pm

Voici mes premières lectures de l'année :

1. Nudge de Richard Thaler et Sunstein

La prémisse est simple : les gens ont souvent du mal à prendre de bonnes décisions, soit par paresse soit par manque d'expérience. Comment les aider? en manipulant subtilement leurs options au moyen d'une « architecture de décisions ». L'idée est simple et les explications concrètes. Par contre, on a parfois l'impression d'un remâchage de théories bien implantées... si l'argument est intéressant, il n'est pas forcément très original.

2. Water for Elephants de Sara Gruen

Roman historique sympathique et engageant. Retraçant les années 1930-1931 pendant la Grande Crise dans le cadre d'un cirque ambulant, Gruen nous présente des personnages loufoques, attachants et passionnés. Il y a certains passages tirés par les cheveux, qui, à mon avis, sont de trop, mais l'histoire est tellement fascinante du point de vue historique et romanesque que l'on pardonne facilement ces déficiences.

5Cecilturtle
Edited: Jan 10, 2010, 2:50 pm

3. Les Accommodements raisonnables de Jean-Paul Dubois

Récit surtout fondé sur les relations familiales entre père et fils, mari et femme, où Dubois crée des relations parallèles pour faire un jeu de miroirs. La structure est ainsi très habile et permet de voir l'évolution des personnages. Par contre, ce livre est empreint de cynisme - est-ce l'humeur du jour? je l'ai trouvé malvenu et il m'a gâché le lecture de cette histoire autrement attrayante.

4. Le Sumo qui ne pouvait pas grossir d'Éric-Emmanuel Schmitt

Dernier dans le Cycle de l'invisible, ce livre a la même touche délicate que les autres. Par contre, j'ai trouvé celui-ci un peu léger : si les personnages sont touchants et l'histoire bien trouvée, les thèmes auraient gagné à être développés et la trame étoffée. On en ressort avec un baume sur le cœur mais pas d'impression forte.

6Cecilturtle
Edited: Jan 24, 2010, 1:51 pm

5. Le Cerveau de Kennedy de Henning Mankell

Alors que j'avais adoré Profondeurs, j'ai été très déçu par ce roman : le thème et l'intrigue étaient étonnament semblables à La Constance du jardinier de Le Carré et la fin se termine en queue de poisson. Je n'ai pas trouvé les personnages attachants et l'histoire s'essouffle rapidement. Bref, Mankell m'avait habituée à mieux.

6. Girl on Top de Nicole Williams

Conseils lapidaires et superficiels sur le cheminement carrière. Surtout destiné aux jeunes femmes, ce livre fait la liste des comportements à adopter et des démarches à prendre. Pas inutile, il perd toute prestance en raison de sa vulgarité : comment peut-on parler de l'importance du professionnalisme et d'une apparence soignée en utilisant des grossièretés? J'ai peut-être été élevée à la vieille école, mais ça me semble contradictoire et rien que pour ça, ce livre perd toute crédibilité.

7Cecilturtle
Jan 31, 2010, 8:57 pm

7. Le docteur Jivago de Boris Pasternak

Difficile de critiquer un classique et un prix Nobel, mais voilà qu'il sert de connaître les critères d'un Nobel! La poésie de Pasternak est indéniable : les descriptions des paysages - rien que du sorbetier! - sont magnifiques, sans parler des poèmes en annexe. Par contre, l'intrigue, la chonologie, la guerre, les relations entre les personnages, le développement même des personnages sont fragmentés, difficiles à suivre et à comprendre. Je ne me suis pas particulièrement attachée aux personnages, et même la fameuse histoire d'amour m'a laissé de marbre. Conclusion : à lire pour son style.

8. The Complaints de Ian Rankin

Rankin nous présente un nouvel inspecteur de la police des polices. Histoire intelligente et complexe, le lecteur est emporté dans un tourbillon de contradictions, de mensonges et de fausses pistes. Accrocheur, c'est un roman qui est sûr de réserver quelques surprises!

8Cecilturtle
Feb 15, 2010, 7:38 pm

9. The Elements of Style de William Strunk et EB White

Un peu pour le travail, un peu pour le plaisir, j'ai en fait lu ce livre par recommandation et je n'ai pas été déçue. Les principes qui y sont décrits s'appliquent en grande part aussi bien à l'anglais qu'au français, et j'ai glané bien des astuces qui me seront utiles dans mon travail. Le sujet est parfois aride, mais la concision des règles et l'humour des exemples en font une lecture sympathique.

9Cecilturtle
Feb 15, 2010, 7:55 pm

10. My Father the Spy de John Richardson

Une biographie émotive et personnelle sur le père de l'auteur, chef de station de la CIA pendant les années turbulentes de la guerre froide. Les premiers chapitres sur la zizanie de l'après-guerre et ceux sur la guerre du Vietnam sont particulièrement prenants. Ceux qui suivent perdent un peu de piquant : l'auteur s'immisce trop dans l'histoire et l'on perd un peu le fil de la carrière de son père dont il passe beaucoup de temps à rétablir la réputation. Un hommage, mais aussi le témoignage d'une époque maintant bien révolue.

10Cecilturtle
Feb 20, 2010, 5:39 pm

11. The Unfolding of Language de Guy Deutscher

Un regard nouveau et accessible sur la linguistique. Deutscher démontre l'évolution de la langue, les a-prioris qu'il y avait à ce sujet et les nouvelles théories. Avec beaucoup d'humour, moult exemples tirés de nombreuses langues, il démontre comment deux éléments en particulier façonnent notre parler au quotidien. Fascinant et révélateur.

11Cecilturtle
Edited: Feb 27, 2010, 4:54 pm

12. Tintin et le secret d'Hergé de Serge Tisseron

Un must pour les Tintinophiles : Tisseron pose un regard de psychanalyste spécialisé dans les conflits générationnelles, dont lui même est la proie, pour détecter un secret de famille, plus tard confirmé dans la biographie d'Hergé, qu'aurait exprimé Hergé à son insu. Une exploration fascinante de l'œuvre d'Hergé et son évolution, avec exemples et vignettes à l'appui. Un travail de vulgarisation facile à lire qui donne un regard nouveau sur Tintin.

13. My Sister's Keeper de Jodi Picoult

Picoult m'attire et me rebute à la fois. M'attire parce qu'elle choisit souvent des sujets contentieux qui font l'objet de débats fascinants; me rebute parce qu'elle ne se mouille jamais et refuse de prendre quelque parti, ce que je trouve pusillanime. Ce roman ne fait pas exception. Par contre, ses personnages sont si attachants, et la fin si inattendue que je n'ai pu m'empêcher d'apprécier ce roman pour son intrigue même superficielle : une histoire arrachante qui ne peut avoir de dénouement heureux. À lire avec une boîte de mouchoirs...

12Cecilturtle
Edited: Mar 23, 2010, 9:04 pm

14. 2666 de Roberto Bolano

Véritable pavé composé de quelque cinq romans dont les thèmes et personnages se recoupent mais quelque peu ténument. Ce qui fait la force de cette œuvre, c'est la variété des personnages, des lieux, des styles et des époques; le lecteur est vraiment transposé dans des sphères complétement différentes. Recommandé à qui peut s'accorcher!

15. Her Fearful Symmetry d'Audrey Niffenegger

Histoire de fantômes qui m'a rappelée un drôle de mélange entre Roméo et Juliette et Simetierre de Stephen King. L'intrigue n'est pas terrible, surtout en raison de la platitude des personnages. Par contre, le cimetière Highgate de Londres y figure largement, et les histoires qui y sont liées sont fort intéressantes.

13Cecilturtle
Mar 21, 2010, 7:20 pm

16. Papa Sartre d'Ali Bader

Un regard, parfois tendre parfois sévère, sur la société irakienne. À travers un personnage un peu paumé, Bader montre les excès mais aussi la joie de vivre arabes. Certains passages décrivant l'évolution psychologique des personnages sont un peu longs, mais les descriptions de Baghdad, les odeurs, bruits et couleurs sont superbes : l'on se sent transporté dans cette société bigarée et animée.

17. Le maître des âmes d'Irène Némirovski

J'ai un faible pour Némirovski et sa plume précise et élégante. Elle nous décrit ici le prix de l'ascension sociale d'un étranger en France dans l'entre deux guerres. Un roman fort, puissant et lucide où se côtoient espoir et cynisme, le sacrifice d'une génération pour le bien-être de la prochaine. Émouvant.

14Cecilturtle
Edited: Mar 27, 2010, 4:31 pm

18. Être heureux ce n'est pas nécessairement confortable de Thomas d'Ansembourg

Ce petit traité est une bonne introduction à la communication non violente, à la médiation et à la recherche de soi. Par contre, il reste très superficiel et, à mon avis, ne fait pas honneur à la complexité des notions qu'il effleure. Il touche à beaucoup de points, mais parle avec émotivité sans faire appel à la rationalité et donc n'explique pas. Décevant mais avec des ressources utiles à la fin du livre.

19. Paradis, clef en main de Nelly Arcan

Ce livre parle du paradoxe entre la vie et la mort : l'un ne peut exister sans l'autre mais s'annulent également. Arcan, dans un décor presque fantastique qui frôle le grotesque, se penche sur l'épineuse question du suicide et de l'ardent désir de la mort. Il n'en reste pas moins que c'est la vie qui triomphe... à lire l'esprit ouvert.

15Cecilturtle
Apr 10, 2010, 7:38 pm

20. The Tattooed Girl de Joyce Carol Oates

J'ai un faible pour Oates et si ce n'est pas le meilleur de ses romans, j'ai quand même plongé dans cet univers unique de sensations brutes. Les thèmes? l'antisémitisme, la pauvreté, la manque d'éducation - est-il possible de combler l'écart des classes sociales, le racisme latent? Oates, cynique, dit non, mais il n'en reste pas moins que les personnes peuvent changer.

21. Good to a Fault de Marina Endicott

Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu de roman canadien, et voilà que je me retrouve dans les plaines de la Saskatchewan! Tout le contraire du roman précédent, celui-ci se penche sur la famille, la communauté, la bonté. Il aurait pu facilement tomber dans le navrant, mais Endicott parvient à explorer avec beaucoup d'habileté la complexité des émotions. Prémisse peu probable, mais roman charmant qui redonne foi en l'humanité.

22. The Graduate de Charles Webb

Plus classique de cinéma que de littérature, ce roman représente une époque de changement où la jeunesse triomphe sur les a-prioris de l'ancienne génération. Intéressant car tout en dialogues, il explore la désillusion, la recherche de soi et le décalage des valeurs pour donner lieu à de nouvelles voies.

16Cecilturtle
Apr 18, 2010, 9:28 pm

23. Les femmes&l'amour du vin de Ségolène Lefèvre

Charmant petit traité que cette apologie du vin et de la femme. Il regarde l'histoire, la mythologie, les tabous et les rôles de la femme dans le monde du vin, de par les âges. Il y a par ailleurs des portraits de femmes modernes qui complètent le tout : un agréable moment qui regénère et féminisme et passion du vin!

24. Ce que le jour doit à la nuit de Yasmina Khadra

Seule une écriture aussi exquise pouvait exprimer des sentiments si contradictoires et puissants. Drôle de mélange politique, culturel et romantique, il retrace la vie d'un homme à cheval entre deux pays - le style est un peu désuet mais le sujet d'actualité : est-on lâche de ne pas choisir entre ses loyautés?

25. The Seven Year Bitch de Jennifer Belle

Petit roman humoristique dont le thème n'est pas original mais qui suscite le rire néanmoins - un regard acerbe sur le mariage, les enfants et le travail... mais qui est bien qui finit bien!

17Cecilturtle
May 11, 2010, 7:43 pm

26. Idiot America de Charles Pierce

Un regard irrévérentieux sur les excès américains. Juste, il met l'accent sur les dérives de la logique américaine désormais basée l'émotion plutôt que sur la raison. Ainsi est-il ironique que Pierce ait recours aux mêmes sophismes pour appuyer son argument qui manque de nuance. Excellente prémisse mais résultat décevant.

27. Wives and Daughters de Elizabeth Gaskell

Délicieux classique du 19e avec toutes ses subtilités et traditions. Il est intéressant de noter que malgré la longueur et les traditions désuètes, c'est encore un roman tout à fait lisible - témoignage de l'habileté de Gaskell. En aucun moment me suis-je ennuyée : un classique anglais méconnu.

18Cecilturtle
Edited: May 15, 2010, 7:16 pm

28. The Brief Wondrous Life of Oscar Wao de Junot Diaz

Un roman merveilleux dont la forte voix antillaise donne une saveur et un accent uniques. Sombre et orageux, ce livre démontre à quel point il est difficile d'appartenir à deux cultures, de s'inscrire dans une histoire et un héritage houleux et de tailler sa place... à lire absolument.

29. Super Cannes de J. G. Ballard

Critique sociale sans merci de l'élite industrielle moderne qui se détache de plus en plus du monde. Sous cette civilisation hypocrite se cachent des passions insoupçonnées qui mènent à des comportements déments. Point de vue fascinant sur une société glorifiée.

30. What is Stephen Harper Reading de Yann Martel

Depuis l'entrée en fonction de Harper, Martel envoie à ce Premier ministre du Canada des livres pour lui former l'esprit. Il en profite pour parler de ses choix, rappeler l'importance de la lecture, critiquer la politique de Harper et donner son point de vue sur la culture en général. Une approche très personnelle qui permet en plus de découvrir bien des ouvrages de tous les genres.

31 The Cellist of Sarajevo de Stephen Galloway

Dans ce livre, Galloway tente de montrer la face humaine de la guerre. Il suit trois personnages pendant le Siège de Sarajevo pour illustrer à quel point la guerre peut changer les gens mais ne leur enlève pas forcément leur humanité. Un regard très touchant sur une guerre moderne dont les cicatrices sont encore fraîches.

19Cecilturtle
Edited: May 16, 2010, 4:04 pm

32. The Line d'Olga Grushin

Il arrive parfois de tomber sur une perle. Dans ce roman, Grushin décrit une queue... sauf que les gens ne savent pas pourquoi ils font la queue ni à quoi s'attendre. De là emergent des rêves, des relations entre les personnes qui font la queue pendant des mois, de ses effets sur le quotien, les familles. Tout à fait élégant, ce roman redonne espoir tout en montrant du doigt l'absurdité.

20Cecilturtle
Edited: May 23, 2010, 10:53 am

33. Nikolski de Nicolas Dickner

Un roman tout à fait insolite d'un auteur québécois pas très connu mais qui a remporté un énorme succès avec ce livre. C'est la première fois que je lis un roman d'aventure canadien, et j'ai adoré traverser le Canada et ses petits villages, même si c'était en coup de vent. Les personnages déracinés sont originaux et bien développés - bref, une histoire à découvrir.

34. Ceux qui vont mourir te saluent de Fred Vargas

J'ai été un peu déçue par ce Vargas. Si l'histoire est bien ficelée avec rebondissements et détournements, il lui manque la touche minérale et mythologique que Vargas apporte dans ses Adamsberg. Une lecture facile et détendue.

21Cecilturtle
Jun 1, 2010, 5:44 pm

35. Superfreakonomics de S. Levitt

Perception différente d'idées toutes faites, ce livre est intéressant pour son interprétation unique des faits. Il manque par contre un fil directeur net pour rendre plus digeste cette information. On sent que les auteurs s'amusent, et on en apprend beaucoup, mais on en voit mal l'objet.

36. Change of Life - Harlequin de Leigh Riker

Petit roman à l'eau de rose avec un soupçon d'intrigue policière. Le tout est très prévisible mais somme toute mignon - lecture rafraîchissante pour un repos total du cerveau.

37. Neige d'Orhan Pamuk

J'ai été déçue : autant j'ai aimé La Maison du silence, autant j'ai trouvé ce roman confus, lourd et même prétentieux. Il y avait bien un débat fascinant sur la religion et la laïcité mais qui aurait aussi bien fait en essai; j'avais parfois l'impression de lire un tract politique alambiqué sans saveur. Pénible.

22Cecilturtle
Jun 17, 2010, 5:32 pm

38. Six personnages en quête d'auteur de Luigi Pirandello

Une pièce étonnante, encore extrêmement pertinente, construite en jeu de miroirs : réflexion philosophique sur ce que constitue fiction et réalité, déconstruction de la mécanique théâtrale, critique sociale - il y en a pour tous les goûts!

39. Les Buddenbrook de Thomas Mann

Saga familiale classique, un peu longue à mon goût. Je ne me suis pas particulièrement attachée aux personnages bien qu'il y ait des passages accrocheurs surtout sur le plan du mode de vie à l'époque, des attentes sociales et des mouvements politiques. À mon avis, aurait gagné à être écourté...

40. Le rêve du philologue de Björn Larrson

Une découverte! Portaits de personnages scientifiques ou universitaires à la poursuite de leur passion. Mon père, ingénieur, m'a dit une fois : je suis payé pour chercher, non pas pour trouver. C'est exactement le cas de ces personnages pour qui l'aboutissement n'est qu'une cruelle déception - l'intérêt réside dans la découverte. Un excellent mélange de sciences, littérature et philosophie.

23Cecilturtle
Jun 27, 2010, 7:41 pm

41. The Road de Cormac McCarthy

Roman lugubre et même terrifiant sur un monde en déchéance. J'ai été absorbée par l'atmosphère sombre, les descriptions nuancées de toutes les variantes de gris et le développement de l'histoire dont la fin n'a somme toute aucune importance. Ce qui compte c'est le trajet et non la destination... les dialogues simplissimes permettent de reconstruire par à-coup l'âme humaine qui subsiste malgré tout, empreinte d'espoir, de beauté et de justice.

42. The Book of Human Skin de Michelle Lovric

Curieux et passionnante histoire qui est à la fois alléchante, rebutante et extrêment formatrice! Sur toile historique de Venise à la fin du 18e, du Pérou colonisé par les Espagnols et des guerres napoléennes, l'auteur présente des personnages à multiples facettes dont les péripéties sont des plus fascinantes et originales. Un livre noir, presque d'horreur, mais empli d'imagination avec des éclairs de beauté. À découvrir.

24domguyane
Jul 2, 2010, 7:40 am

#41 ce site est vraiment trop mal fichu, en lisant ta critique, et celle de raton-liseur, je voulais relire la mienne. Impossible d'y accéder facilement, si je clique sur le livre, on voit bien que le livre est dans ma biblio, mais en cliquant dessus, je tombe sur la liste de tous mes livres. C'est aussi pour cela que LT est finalement très peu convivial, il est difficile d'échanger, et comme je l'ai lu en 2009, ma critique dans le fil de la discussion est aux abysses. Donc je dois revenir sur mon profil, rechercher le livre ... nul vous dis-je

25raton-liseur
Jul 2, 2010, 8:18 am

#24 - Domguyane, j'ai retrouve ta critique (13 juillet 2009), rapide mais bien plus elogieuse que la mienne...
"Un livre haletant, plein de tendresse et d'humanité dans un monde qui pourrait être après-demain." (4,5 etoiles)"

A vous lire, Domguyane et Cecilturtle, j'ai l'impression d'etre passee a cote de quelque chose, mais je crois que le style qui pour moi ressemble a une ebauche de livre n'est pas ce que j'aime (bien que ce soit un style tres en vogue actuellement).
Quant a la fin, je dois avouer que le cote "deus ex machina" m'a genee: quand on ecrit un livre comme cela, il faut assumer la voie choisie et ne pas avoir peur de porter sa reflexion jusqu'au bout.

26domguyane
Jul 3, 2010, 10:17 am

# 24 en fait j'ai écrit ça : "J'ai été scotchée par ce livre qui narre extraordinairement la survie d'un père et son fils à travers un monde dévasté. C'est haletant, c'est tendre c'est humain dans un monde où ce mot ne veut plus rien dire" dans le fil de discussion de mes lectures 2009. C'est vrai qu'on peut imaginer que ça finit style new age à la Marc Levy, mais on n'en sait rien.
Je n'ai pas vu le film, et ne souhaite pas le voir car je veux garder ce souvenir très fort de l'amour entre ce père et cet enfant, seule parcelle d'humanité dans un monde où il ne reste rien.
Après j'ai lu d'autres Cormac McCarthy, conseillée par Andad, suite à ma lecture de La Route. Andad me suggérait de le lire en anglais à cause de la richesse de l'écriture. Des oeuvres sombres, des héros sympathiques qui s'enfoncent, mus par de bons sentiments dans des situations inextricables, à ne surtout pas lire si on est dépressif.
J'aimerais vraiment savoir comment est ce M. McCarthy dans la vie !

27Cecilturtle
Edited: Jul 3, 2010, 8:13 pm

25/26 Je pense que c'est un livre à prendre ou à laisser : je suis d'accord, raton-liseur, que la fin est paradoxale - tout cet espoir après tant de morosité. Ce qui m'a plu c'est cette capacité magistrale de décrire tant de gris sans que ça devienne lassant. Le fait que les personnages n'ont pas de nom m'a aussi beaucoup marquée; ça donne une espèce d'universalité qui est terrifiante. D'autres passages - sur le cannibalisme notamment - m'ont vraiment choqués. Je pense qu'on peut s'entendre sur le fait que ce n'est pas gai!

28Cecilturtle
Edited: Jul 3, 2010, 8:27 pm

43. Through Black Spruce de Joseph Boyden

Ce livre est définitivement ancré dans la géographie du nord ontarien (Canada) qui moule les comportements et les événements. C'est une histoire de drogues, d'alcoolisme, de pertes mais surtout de relations humaines, de choix et d'espoir. La structure de ce livre est magnifique et l'on ne peut le poser sans avoir dénouer toutes les intrigues. Un livre magnifique qui donne le goût de découvrir le grand Nord.

44. Knitting Under the Influence de Claire Lazebnik

Le genre de roman qui exige que l'on gare son esprit critique pour simplement se laisser porter par l'histoire (souvent prévisible). Le thème de l'autisme est, par contre, relativement bien développé, surtout au titre des préjugés d'autrui et des difficultés d'intégration. Un livre à lire dans le métro sans réfléchir.

45. Ru de Kim Thùy

Ce court roman ressemble plutôt à un poème épique tant il est écrit avec soin et délicatesse. Série de souvenirs et de vignettes, la narratrice décrit son enfance au Vietnam, son expérience de réfugiée de la mer, son immigration au Canada puis son retour provisoire au Vietnam en tant que Canadienne. Un émouvant récit qui capte à merveille les paysages, les goûts et les odeurs. Son seul défaut : ne pas s'attarder sur les personnages qui ont pourtant un réel potentiel de développement.

29Cecilturtle
Jul 9, 2010, 7:39 pm

46. Sorry, I Don't Speak French de Graham Fraser

Un regard passionné et convainquant sur les deux langues officielles du Canada : le français et l'anglais. Il les examine d'un point de vue historique, politique, culturel; il étudie les malentendus, les initiatives ratées, les a-prioris et les succès. Il observe, critique, s'enflamme, mais surtout il finit par faire le point et proposer des tas de suggestions à la fois réalistes et innovatrices. Ce n'est pas pour rien qu'il a été nommé commissaire des langues officielles du Canada! Un livre fantastique, facile à lire qui ouvre les yeux sur le bilinguisme et la dualité linguistique. (En passant, je sais que ça tombe mal dans ma catégorie Autour du livre... disons que j'élargis la notion à Autour du livre et de la langue!)

47. The Hypnotist de M.J. Rose

Suspense fondé sur la réincarnation et les coïncidences. S'il faut faire preuve d'ouverture d'esprit, ce livre est une fabuleuse lecture d'été : l'histoire de l'art est en fond de toile avec meurtres, vols et hypnose comme éléments d'intrigue : tous des facteurs qui contribuent à une histoire bien ficelée, malgré le nombre de personnages et des surprises un peu tirées par les cheveux.

30Cecilturtle
Edited: Jul 25, 2010, 12:31 pm

48. Les paupières de Yoko Ogawa

Dans cette série de nouvelles, on retrouve les thèmes propres à Ogawa et nombreuses histoires rappellent de près certains de ses romans. Les amateurs ne seront donc pas déçus de lire de recueil d'histoires mouvantes et tamisées. Personnellement, je ne me lasse pas de sa finesse et de son regard incisif.

49. Fingersmith de Sarah Waters

Roman noir de style victorien, ce livre raconte l'histoire de deux jeunes filles embobinées dans les méandres d'une intrigue concoctée par leurs mères. L'introduction est longue mais campe bien les personnages; après quoi, le lecteur est complètement happé par les événements de plus en plus étranges avec moult rebondissements. Un excellent moment à passer.

50. Latte Trouble de Cleo Coyle

J'adore les policiers de Coyle, pleins d'humour et de situations cocaces. Si l'intrigue n'est pas des plus sophistiquée, ses infocapsules sur New York et le café - visiblement deux passions! - rendent ses livres uniques et charmants. Ils sont pour moi toujours un plaisir, et celui-ci n'a pas fait exception.

51. Le facteur émotif de Denis Thériault

Une découverte canadienne de la bibliothèque tout à fait sympathique et originale. C'est l'apologie du poème, et plus précisément du haiku, un hommage à la culture japonaise et une réflexion sur le cycle de la vie. Philosophique tout en restant accessible, ce court roman en vaut le détour tant il est bien ficelé.

52. Nadirs de Herta Müller

Je ne peux pas dire que j'ai été emballée : noirs et pessimistes, ses thèmes sont déjà difficiles, mais en plus la langue très poétique et impressionniste crée un obstacle de plus : tout est dans les flous avec des images ponctuelles puissantes, presques violentes. Pour ceux et celles qui apprécient la poésie ce livre est sans doute une véritable force, et si je peux en voir les mérites et l'intention, je ne peux pas dire que ce soit dans mes cordes.

31Cecilturtle
Edited: Aug 2, 2010, 3:52 pm

53. Trois femmes puissantes de Marie NDiaye

Série de trois nouvelles vaguement interreliées qui explore les fonds de l'âme. NDiaye, dans un style plutôt intellectuel mais très précis, réussit à communiquer émotions, troubles et pulsions. Le titre, par contre, me laisse perplexe : il m'a semblé que les trois femmes dont il est question sont prisonnières de leur destin, incapables de s'extirper des situations qui les embourbent - j'ai été déçue de leur immobilisme.

54. Permanent Obscurity de Richard Perez

Un regard incisif sur la relation tumultueuse entre deux jeunes droguées qui tentent désespérement de sortir du trou qu'elles se sont creusé. Cru, brutal et remarquablement émotif, ce roman met l'accent sur une amitié puissante mais fragile, un milieu intransigeant et une culture subversive. Une découverte.

55. Parce que je t'aime de Guillaume Musso

Je m'étais dit qu'il était temps de découvrir cet auteur à succès et si je n'avais pas beaucoup d'attentes, je ne pensais pas être déçue à ce point! Ce livre frise le ridicule tant l'histoire est tirée par les cheveux; les personnages sont superficiels; l'intrigue boîteuse et - ce qui m'énerve le plus - les références culturelles américaines parfois fausses avec coquilles à l'appui. Je ne pense pas que j'en lirai d'autres!

56. Le voyage d'hiver d'Amélie Nothomb

C'est un pur Nothomb : personnages détraqués, intrigue biscornue, logique détournée - si on aime on se régale, mais à noter aux sensibles : c'est le terrorisme, sujet des plus tabou de nos jours, dont elle se moque. Un rappel de ses permiers romans, il manque un peu de profondeur, mais se caractérise par la remarquable fluidité de sa prose.

32Cecilturtle
Aug 14, 2010, 12:16 pm

57. A Brutal Telling de Louise Penny

J'ai adoré ce polar canadien. Penny utilise la géographie du Canada et son histoire pour recréer une atmosphère mystérieuse et lugubre. En faisant appel à ses connaissances culturelles et historiques, elle invente des personnages à la fois interpellants, uniques, sympathiques et modernes. Pleine de suspens, l'intrigue est un régal... bref, une vraie réussite.

58. Le verdict de plomb de Michael Connelly

J'ai un faible pour le coyote solitaire, l'inspecteur Bosch. Dans ce roman policier, la voix est donnée à Michael Haller, mais Bosch œuvre dans l'arrière scène. L'intrigue est lente mais méticuleuse, ne manque pas de rebondissements et la fin finit en éclat. Tous les ingrédients pour une excellente lecture.

33Cecilturtle
Aug 20, 2010, 9:16 pm

59. Les embaumeurs d'Akiyuki Nosaka

Roman noir d'un écrivain japonais des années 1960 étonnament moderne. Rien n'est plus tabou au chapitre de la mort : avortements, nécrophilie, jusqu'à une sorte de téléréalité de la mort... pas pour les sensibles, ce livre jette un regard tout à fait nouveau et irrévérencieux sur un sujet délicat.

60. The Shining de Stephen King

Comme c'est maintenant un classique, je me suis lancée - ce n'est pas d'habitude dans mes lectures. J'ai beaucoup aimé l'ambiance fantômesque, les mirages et la télépathie. Par contre, j'ai du mal à me réconcilier à ce que ce soit les objets qui prennent vie de leur propre chef. Bonne lecture d'été.

34Cecilturtle
Aug 30, 2010, 6:28 pm

61. Firmin de Sam Savage

Roman très original mettant en vedette un rat né dans une librairie et amateur de livres. Si le récit tourne autour du livre, c'est bien de la solitude, du rejet et de la nécessité d'appartenance qu'il s'agit. Touchant, il rappelle qu'il ne faut pas toujours se fier aux apparences.

62. Au pays des ombres de Gilbert Gallerne

Grosse déception que ce Prix du quai des orfèvres : très superficiel et prévisible, on tombe dès le départ dans les stéréotypes. Je ne recommande pas.

63. Finn Prescott de Jérôme Lambert

Très feutré, incisif et élégant, ce petit roman retrace la vie, par coups d'œil, de Finn Prescott, de celle qui deviendra sa femme et de son ami d'université. Lambert s'amuse avec les émotions des personnages qu'il mousse puis rabaisse d'une remarque cinglante, mais sans jamais tomber dans la méchanceté ni dans le cynisme. C'est un livre qui laisse songeur car la fin est loin d'être concluante, mais c'est justement aussi sa force car on peut imager comme on veut la vie de Finn : soit vécue... ou non.

35Cecilturtle
Sep 12, 2010, 6:21 pm

64. Secret Daughter de Shilpi Somaya Gowda

Un charmant roman aux saveurs de l'Inde. Une famille abandonne sa fille qui est adoptée par une riche famille américaine. Gowda explore la maternité, la famille mais aussi l'Inde, sa culture, ses contradictions. C'est un roman facile à lire, à caractère émotif, mais qui ne tombe ni dans le mélodrame ni dans l'improbable. Quelques personnages sont, à mon avis un peu ternes, mais on en apprend beaucoup sur l'Inde moderne.

65. The Jade Peony De Wayson Choy

Canadien d'ascendance chinoise, Choy nous parle de ce qu'il connaît le mieux : l'intégration dans une société qui ne nous accepte pas réellement. Par les yeux de trois frères et sœurs, il raconte le Canada des années 30 et 40. Les deux premières parties sont sympathiques, mais c'est la troisième qui est révélatrice - un puissant regard sur le choc entre les cultures.

66. Animal Farm de George Orwell

Bizarrement, alors que le communisme a depuis belle lurette disparu, un classique qui garde toute sa prestance, non pas parce qu'il s'agit du communisme en tant que tel, mais d'un idéalisme politique qui se désintègre en mensonges et dictature - sujet malheurement encore d'actualité. Moi, qui d'habitude ne raffole pas des fables, je me suis prise au jeu, j'ai adoré les personnages et c'est avec beaucoup de tristesse que j'ai lu la conclusion de ce fabuleux petit traité.

36Cecilturtle
Sep 19, 2010, 3:49 pm

67. Atonement de Ian McEwan

Un incroyable roman qui se démultiplie par les voix et les points de vue en un prisme façonnant réalités diverses et donc mensonges, a-prioris et suppositions. Ce sont sur les personnages qu'il faut se concentrer car ce sont eux qui rendent l'histoire crédible. Par ailleurs, un excellent travail de recherche sur la Seconde Guerre et une véritable réflexion sur les motivations des autres.

68. Un roman français de Frédéric Beigbeder

Le bad-boy du roman français nous livre ses souvenirs d'enfance - factices? réels? - alors qu'il se retrouve coincé en prison pour consommation de drogues. L'effet? un contraste entre le sordide et la douceur, le déprimant et le quoditien, l'angoisse et le questionnement. Les anecdotes transportent le lecteur dans le monde des enfants, celui des peurs, des délires, des rêves et des déceptions - chacune est sincère et touchante et ne manquera pas de plonger le lecteur dans ses propres souvenirs. Le roman se termine sur une émotive note d'espoir : il m'a surprise et touchée.

37Cecilturtle
Oct 3, 2010, 3:15 pm

69. You Comma Idiot de Doug Harris

Au début ce roman avait deux défauts : il était à la seconde personne du singulier ("tu") et le personnage principal (en l'occurence le lecteur) est un jeune drogué en mal d'amour à Montréal. Si je puis sympathiser, je n'ai rien d'un jeune homme drogué, et j'ai trouvé cette technique rédactionnelle irritante et qui plus est, un artifice dont l'histoire n'avait nullement besoin. Car l'histoire, elle, est profondément humaine : insécurité, jalousie, amitié, amour, les personnages sont attachants et vivants et existent de leur plein droit, sans que le lecteur ait à s'y immiscer.

70. Tendre jeudi de John Steinbeck

Je n'associais pas Steinbeck à l'humour et pourtant, c'est bien le thème de ce deuxième roman dans la série de la Rue de la Sardine. Dès le départ, Steinbeck se moque de lui-même en faisant dire par ses personnages qu'ils auraient mieux écrit le premier de la série... c'est un carnaval de personnages colorés qui défilent, adolescents dans leurs comportemements, c'est-à-dire immature mais parfois animés d'une grande sagesse, et pionniers dans leur cœur, c'est-à-dire définissant leurs propres règles et investis de générosité. Un livre plein de tendresse, comme l'indique son titre!

71. Concierge du Panthéon de Jacques Godbout

J'ai beaucoup aimé les débuts de ce livre : un écrivain qui vient de trouver sa vocation décide de déménager à Paris pour s'inspirer des grands qui y ont foulé les rues. Très vite il déchante, ne trouve pas sa place et perd tout sens de la réalité. Si les thèmes de la connaissance de soi, du déracinement et de la solitude sont clairs, la leçon qu'en a tirée l'écrivain l'est beaucoup moins. Il m'a donné l'impression de se contenter de son échec sans se poser des questions.

38Cecilturtle
Edited: Oct 17, 2010, 1:23 pm

72. A Secret Kept de Tatiana de Rosnay

J'ai beaucoup aimé l'atmosphère de mystère qui entoure la mère - disparue - du personnage principal; on retrouve un être mythique qui, au fil des pages, devient de plus en plus humain. J'ai trouvé, par contre, le thème de la mort beaucoup trop exploité, au point où on est écœuré. Rosnay, complètement bilingue, m'étonne par sa capacité d'écrire aussi bien en français qu'en anglais - elle a réussi à très bien communiquer des paysages et coutumes typiquement français en langue étrangère.

73. The Bishop's Man de Linden MacIntyre

Un prêtre de la Nouvelle-Écosse fait la sale besogne de l'évêque, notamment chasser les prêtres que l'on soupçonne coupables d'abus sexuels. Ce livre est une riche réflexion sur la morale et l'éthique, sur les apparences et les rumeurs, sur la vérité et l'intégrité. Simple mais puissant.

74. Anne of Green Gables de L.M. Montgomery

Charmant classique canadien, ce livre mérite une reconnaissance mondiale, car c'est un véritable régal. Une petite orpheline aterrit dans une famille d'accueil dans un village de l'Ïle du Prince-Édouard et, grâce à sa pétillante personnalité, se trouve de nouveaux amis et mêlée à moults adventures qui nous ramènent à une enfance pleine d'imagination. Jamais mièvre, ce roman nous ouvre le cœur et fait place au rire.

39Cecilturtle
Oct 31, 2010, 9:30 pm

75. Bakou, derniers jours d'Olivier Rolin

Excellent récit des aventures de Rolin en Azerbaïdjan et au Turkéminstan. Rolin fait appel à ses vastes connaissances pour étayer ses observations, mais c'est sans prétention et même captivant. Il en profite aussi pour réfléchir sur l'écriture et son influence sur la façon dont nous forgeons nos impressions et notre monde.

76. Player One de Douglas Coupland

C'est avant tout une mise en scène philosophique pour y explorer les questions de religion, éthique, morale et société. Coupland pose des questions, esquisse des réponses mais surtout outille le lecteur pour que lui puisse approfondir ces questions et parvenir à ses propres conclusions. Un livre qui hante.

40Cecilturtle
Edited: Nov 7, 2010, 12:01 pm

77. The Heart is a Lonely Hunter de Carson McCullers

Avis partagé sur cette recommandation d'une amie : autant j'ai accroché sur certains personnages que j'ai trouvés attachants, multidimentionnels et profonds, autant d'autres m'ont laissée indifférente; leur mandat semblait purement politique ou litéraire. Curieux mélange qui donne une histoire complexe alorsqu'elle aurait pu être simplifiée et le message beaucoup plus puissant.

78. Allah n'est pas obligé d'Ahmadou Kourouma

Ce livre en vaut la lecture rien que pour la langue : habile mélange de français "international", d'expressions africaines et de patois, ce style transmet à merveille la cruauté, le désemparement et l'ignorance du narrateur : un jeune garçon soldat jeté dans les affres des guerres tribales du Liberia et de la Sierra Leone. Les refrains et les structures syntaxiques donnent au récit une qualité poétique pour effacer les horreurs décrites. J'ai trouvé dommage que Kourouma se soit parfois abîmé dans des descriptions politiques et historiques qui, à mon avis, ont cassé le rythme, mais le livre dans son ensemble est une merveille qui ne laissera personne insensible à une situation effayante.

41Cecilturtle
Nov 7, 2010, 12:20 pm

79. Du bon usage des étoiles de Dominique Fortier

Ce premier roman est une réelle réussite : mélange d'aventure, de romantisme, de sciences et d'affranchissement social, il capte parfaitement l'ère des Victoriens à l'époque où la conquête du monde et les boulversements sociaux et politiques commençaient à façonner notre monde moderne. Basé sur la véritable expédition Franklin dans l'Arctique et fondé sur des faits historiques, il fait état des avancées scientifiques, biologiques, géographiques mais aussi des passions, des mœurs et des multiples talents des érudits de l'époque. Chaque page est un moment de plaisir.

80. The Spy in the Russian Club de Ronald Kessler

Enquête sur un jeune espion Américain pour les Russes, Glenn Souther, dans les années 1980. Kessler trace le portrait d'un homme intelligent, un peu paumé. qui a saisi l'occasion d'espionner contre son pays. Ses raisons? désœuvrement, rancune, vengeance : le saura-t-on jamais? C'est ce qui irrite profondément Kessler qui utilise chaque «fait» (blagues de mauvais coup; cours râtés; relations échouées) pour blâmer un homme tout à fait ordinaire. Certains passages sont certes intéressants (notamment une entrevue avec un psychologue du FBI) mais l'ensemble est terne.

81. Generation A de Douglas Couplant

Après le succès de Player One, je me suis dit qu'il fallait que j'essaie de retrouver l'auteur de Generation X et sa capacité de synthétiser une époque. Déception! Je me suis retrouvée face à une bouillie de thèmes rabâchés : entreprises qui nous empoisonnent la vie, jeunes rebels qui fusionnent avec la technologie, écologie de base et préservation des sociétés "primaires" - le tout décousu, sans fil conducteur. Passons!

42raton-liseur
Nov 8, 2010, 11:50 pm

Bonjour Cecilturtle.

#40 - J'avais beaucoup aime Allah n'est pas obligé quand je l'avais lu a sa sortie il y a quelques annees. Le livre de Kourouma que j'ai prefere jusqu'a present.

#41 - Du bon usage des étoiles semble interessant. J'y penserai lors de mon prochain passage dans une librairie francophone, bien qu'il semble difficile a trouver de ce cote-ci de l'atlantique!

43Cecilturtle
Edited: Nov 9, 2010, 8:43 pm

Je recommande vraiment Du bon usage des étoiles pour lequel l'auteur utilise aussi diverses méthodes narratives (journal, récit, et même un peu de théâtre) pour intéresser le lecteur. Il y a aussi de très bons sites Internet sur l'expédition Franklin qui montrent le désert arctique et le désolement de la nature.

Pour Firmin, je comprends ton point de vue. J'ai beaucoup aimé, mais c'est sûr que c'est un livre qui traite moins de littérature (comme on pourrait s'y attendre) que de solitude et de rejet - et que l'on pourrait être déçu en conséquence. J'ai lu parmi les critiques : c'est l'antithèse du Ratatouille de Walt Disney!

44domguyane
Nov 11, 2010, 7:15 am

@78 Je n'ai pas lu le livre, mais vu la pièce jouée par Ricky Tribord, seul sur sa planche à roulettes. Très, très fort.

45Cecilturtle
Edited: Nov 14, 2010, 2:50 pm

82. Là où les tigres sont chez eux de Jean-Marie Blas de Roblès

Une véritable fresque à caractère social, politique, philosophique, antropologique, religieux : certainement, il y en a pour tous les goûts! La lecture n'est pas facile : il faut s'accrocher sérieusement pour parcourir les quelque 800 pages de ce roman. Par contre, les différentes trames narratives et la structure très unie font en sorte que le lecteur peut facilement s'y retrouver et même tricher (sauter quelques passages quitte à y revenir) pour naviguer parmi les personnages et leurs aventures. La fin est terrible et magnifique - le destin de chacun enfin réalisé. Je recommande chaudement pour qui veut bien s'y investir.

83. Bound: A Novel d'Antonya Nelson

Après les Tigres, ce roman n'en est paru que plus insipide et ennuyeux. C'est le récit biographique et plat de quelques personnages désagréables et vaniteux. Aucune émotion, aucune évolution, aucun apprentissage, on se demande vraiment quel est l'objectif et donc l'intérêt de ce livre. Je ne recommande pas - « platte! » comme on dit chez nous au Canada!

46Cecilturtle
Edited: Dec 4, 2010, 1:49 pm

84. Heart of Darkness de Joseph Conrad

Petit roman très dense et intense. Je ne peux pas dire que j'aie été emballée - c'est idiot à dire mais rien que cette petite écriture serrée sans paragraphes m'a rebutée et j'ai eu beaucoup de mal à embarquer dans l'histoire. Il y a certes des passages très forts sur l'impérialisme et le colonialisme, mais j'ai trouvé l'écriture trop obscure pour m'identifier aux personnages.

85. A Tiny Bit Marvellous de Dawn French

Livre reçu en avant primeur. Complètement différent du précédent, ce livre mise sur l'humour, les personnages et les situations loufoques. J'ai bien ri, mais j'ai aussi apprécié le message de vulnérabilité que communique l'auteur : quelque soit notre âge, nous avons besoin d'amour, de reconnaissance et de respect.

86. The Maltese Falcon de Dashiell Hammett

Fabuleux roman noir qui a lancé la mode des détectives coriaces mais incorruptibles. Il a très bien vieilli, et même s'il y avait quelques commentaires mysogynes, on pardonne l'auteur : d'une part ça montre l'évolution des mentalités; d'autre part, les femmes de ce livre sont fortes et dynamiques. Lecture rapide au rythme saccadé et entraînant.

47Cecilturtle
Edited: Dec 20, 2010, 7:10 pm

87. Cancer Ward d'Alexandr Solzhenitsyn

Il y a des auteurs et des titres qui font un peu peur, et c'est pourquoi j'ai pris une grande respiration avant de plonger dans ce livre. J'ai pu relâcher mon souffle 600 pages plus tard après avoir vécu des moments inoubliables dans ce pavillon des cancéreux. J'ai été frappée par le côté moderne de ce livre : son traitement de la médecine, des personnages, des relations complexes, de la gamme inouïe des émotions, mais aussi du communisme et des structures sociales. Ce roman, véritable monument, est dense et parfois difficile à lire, mais il en vaut la peine.

88. Élégie pour un Américain de Siri Hustvedt

Sur fond du 11-septembre, Hustvedt explore la mémoire, la construction du moi et les multiples manifestations du mal-être. C'est un roman très fort avec des voix plurielles qui sonnent justes et qui ne laisseront pas le lecteur indemne. Si certains passages sont parfois un peu obscurs, voire confus, Hustvedt fait état avec beaucoup de finesse des troubles qui enhavissent l'être et de la résilience qui le soigne.

48Louve_de_mer
Edited: Dec 21, 2010, 2:48 am

Bonjour Cecilturtle,

Je suis contente d'avoir lu tous tes messages, tes critiques m'ont donné quelques idées de lecture.

J'ai eu la même réaction que toi pour le Pavillon des cancéreux: d'abord "au secours, un roman russe!" (si tu te souviens du défi 999, ce n'est vraiment pas le genre de littérature que je préfère) puis j'ai été de plus en plus captivée au fur et à mesure du livre pour finalement regretter de l'avoir déjà terminé.

Au sujet de Guillaume Musso (#55) j'avais tenté de lire "Seras-tu là" et mon appréciation a été: "Je n'ai pas aimé du tout, je me suis arrêtée à la page 50, pas pu aller plus loin." (mise en commentaire dans mon catalogue, je crois que je vais aller la mettre dans les critiques aussi après avoir réemprunté le livre à la bibliothèque pour l'étoffer un peu). Ce que tu écris ne me donne pas envie d'essayer d'en lire un autre.

49Cecilturtle
Dec 28, 2010, 5:13 pm

Merci de ces mots encourageants, Cathcartes! J'ai d'ailleurs suivi un de tes conseils et je viens de recevoir Moi, Christiane F. à la bibliothèque.
J'ai délaissé mon défi que je trouve trop contraignant, et je me suis plongée dans deux délicieuses lectures, très différentes.

89. The Sentimentalists de Johanna Skibsrud

La critique est très partagée sur ce prix Giller, prix d'excellence en fiction canadienne. C'est un court roman, mais très poétique, porté sur la réflexion et l'intérorisation: ainsi, pas très accessible. Par contre, avec un peu de patience et de solitude, on découvre un monde torturé où les projets et rêves ne peuvent aboutir en raison d'un lourd passé : le personnage principal, vétéran de la guerre du Vietnam, a un vécu avec lequel il ne peut se réconcilier. Le lecteur n'apprendra jamais avec certitude ce qu'il s'est réellement passé, ce qui laisse place à l'imagination et à l'interprétation. Un voyage douloureux mais enrichissant, basé sur un fait réel.

90. Remarkable Creatures de Tracy Chevalier

J'ai adoré ce mélange de fiction et de science. Chevalier retrace la vie de Mary Annasing qui a boulversé la pensée scientifique du 19e en découvrant des fossiles de créatures marines. Ce livre fait état de la société, des préconçus et des découvertes de l'époque tout en injectant une dose de féminisme et de romantisme. On en apprend énormément tout en se laissant bercer par une fabuleuse histoire.

50Cecilturtle
Jan 1, 2011, 3:23 pm

Je consigne mes deux dernières lectures de 2010 :

91. Talking About Detective Fiction de PD James

La grande dame du crime nous fait voyager dans le temps et retrace l'histoire des romans policiers en Grande-Bretagne. Elle parle de ses influences, ses favoris et des techniques qu'elle emploie. Ce livre se caractérise par un enthousiasme débridé : chaleureux, informatif et drôle, ce livre illustre la passion de James pour son art. Deux regrets : la portée limitée du livre à la Grande-Bretagne et le manque d'index pour retrouver les auteurs et les titres qu'elle mentionne.

92. Martha, volume II de Marie Laberge

En 2009, cette grande auteure canadienne se lance dans une nouvelle aventure : elle envoie par la poste à ses abonnés son roman épistolaire - chaque lettre est personnalisée! Elle a poursuivi l'idée en 2010 et deux fois par mois, j'ai reçu ma lettre de Martha, personnage de fiction, qui me racontait sa vie : peines, espoirs, joies et inquétudes. Laberge maîtrise merveilleusement bien la saga et son style simple est un plaisir à lire. L'aventure continue en 2011. Par contre, je l'abandonne car je trouve que l'histoire s'essoufle. Néanmoins, je ne peux que saluer cette initiative originale!

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